Réhabilitation du bâti ancien en pierre : préserver, adapter, transmettre
Réhabilitation du bâti en pierre : préserver l’authenticité, adapter les usages et transmettre le patrimoine ancien
La préservation de l’authenticité du bâti en pierre : du diagnostic au suivi de chantier pour une restauration réussie
La préservation de l’authenticité du bâti en pierre et, plus généralement de l’architecture vernaculaire, est un enjeu majeur pour notre atelier afin de garantir la pérennité et la valeur patrimoniale des constructions anciennes. C’est un processus rigoureux qui commence dès le diagnostic, étape cruciale qui permet d’analyser la santé du bâti, d’identifier les pathologies, de comprendre les techniques constructives traditionnelles mises en œuvre.
Cette attention se poursuit lors des études de conception et tout au long du chantier, grâce à un suivi minutieux assurant le respect des techniques traditionnelles et la qualité des interventions. De la reconnaissance des pierres d’origine aux méthodes de restauration adaptées, chaque phase vise à conserver le caractère unique du bâti tout en assurant sa solidité et sa durabilité.
Comment comprendre et intégrer les spécificités du bâti en pierre dans un projet de réhabilitation patrimoniale ?
Réhabiliter sans trahir : l’importance du diagnostic préalable
Le bâti en pierre présente des caractéristiques techniques et architecturales singulières. Elles imposent une approche attentive et respectueuse.
Matériau vivant, un mur en pierre interagit avec l’humidité, le ressenti thermiques intérieur et les changements climatiques extérieurs. Son inertie, ses assemblages sans rupture de ponts thermiques, ou encore la présence de mortiers anciens à la chaux sont autant d’éléments à observer avant toute intervention.
Comprendre le fonctionnement global de ces bâtiments — exposition, déphasage thermique, comportement hygrométrique, dysfonctionnements — est une étape essentielle. Elle permet de définir un projet de réhabilitation cohérent, respectueux des qualités d’origine afin de s’appuyer sur celles-ci pour produire un bâtiment à la thermique robuste été comme hiver.
Avant d’agir, il faut donc diagnostiquer, observer, et identifier les éléments à préserver, ceux à adapter, et ceux à transformer. Cette posture d’écoute du bâtiment est au cœur de notre méthode.
Ernest Pignon-Ernest
« Les murs ont des choses à dire à ceux qui savent regarder. »
Des bâtiments "à lire"
Un bâtiment ancien en pierre se lit. Il s’interprète avec prudence. En effet, ce que l’on observe sur les parements intérieurs ou extérieurs peut masquer des désordres internes, parfois profonds, qui ne sont pas immédiatement visibles.
Préserver : du diagnostic des pathologies au respect architectural
Préserver le bâti ancien en pierre, c’est d’abord reconnaître la pierre, sans doute le plus beau des matériaux de construction, son histoire et les désordres de la maçonnerie. Le diagnostic est une étape fondamentale : il ne s’agit pas seulement d’identifier les pathologies visibles — fissures, humidité, décollement d’enduits — mais d’en analyser les causes profondes. Cela implique une lecture fine de l’édifice, de son appareillage, de son comportement structurel et des rénovations successives. Ce travail d’enquête permet d’éviter les erreurs d’interprétation et les interventions inadaptées, souvent irréversibles.
La préservation va bien au-delà de la réparation. Elle repose sur une intervention respectueuse du bâti, en accord avec sa logique constructive d’origine. Il ne s’agit pas de figer le bâti ancien en pierre dans le passé, mais de le maintenir vivant, sans le trahir. Le respect architectural implique de conserver les proportions, les rythmes des ouvertures, les enduits respirants, les teintes issues des terres locales, et plus largement l’esprit du lieu.
Préserver, c’est donc conjuguer mémoire, technique et projet — un équilibre subtil entre héritage et transmission.
Illustration : chantier de réhabilitation d’un manoir dans le clunisois, sud Bourgogne – Un geste de préservation : la maçonnerie en pierre est consolidée, restaurée, première étape avant la renaissance de la couverture.
Adapter : comment adapter le bâti ancien en pierre sans le dénaturer ?
Réhabiliter le bâti ancien en pierre — qu’il s’agisse d’une modeste maison paysanne, d’un corps de ferme, d’une maison bourgeoise ou d’un mas traditionnel du Sud — exige une part essentielle d’adaptation.
Il faut s’adapter au programme, mais aussi aux contraintes techniques, financières et aux usages d’aujourd’hui.
Un bâtiment ancien est bien plus qu’un simple volume construit. Il est le reflet d’une époque, le témoin de savoir-faire parfois oubliés, souvent disparus. Ces édifices ne seront plus jamais reconstruits à l’identique.
C’est pourquoi, à l’Atelier CHEVILLOTTE, nous accordons une grande importance à la préservation des caractéristiques d’origine. Restaurer, plutôt que rénover. Respecter, plutôt que transformer.
Illustration : chantier de réhabilitation d’un corps de ferme dans le Jura – Les volumes, matériaux et ouvertures ont été repensés avec sobriété, dans le respect du caractère patrimonial de la bâtisse.
Transmettre : la pierre, mémoire durable
Le bâti en pierre incarne à la fois une mémoire géologique, historique, culturelle et architecturale. Il possède ainsi une dimension patrimoniale remarquable. Pour nous, transmettre cette mémoire est essentiel.
Cette transmission repose d’abord sur la robustesse des techniques de restauration, héritées du passé. Ensuite, elle implique la mise en place de stratégies thermiques adaptées et non dénaturantes. En effet, gare à la sur-isolation, souvent source de résultats décevants ou de dégradations architecturales. Le bâti en pierre a été conçu pour durer et être transmis aux générations futures. Par conséquent, sa restauration doit rester à la fois invisible et pérenne.
Illustration : Village de Mirmande au nord de la Drôme provençale, classé parmi les plus beaux villages de France, où nous aimons nous inspirer de ses ruelles discrètes et élégantes, de son architecture remarquable.
Notre engagement
Nous nous engageons aux côtés des maîtres d’ouvrage que nous accompagnons. Notre objectif est de partager notre expérience du bâti ancien en pierre et des techniques de rénovation innovantes.
Ces méthodes permettent de révéler tout le potentiel de ce matériau noble et traditionnel et de valoriser les savoir-faire régionaux.
Quelles prestations proposons-nous autour du bâti en pierre ?
Diagnostic de faisabilité
Diagnostic humidité
Diagnostic Structure
Conseil avant achat
Conception
Maîtrise d'œuvre
Le bâti ancien en pierre en Sâone-et-Loire et dans le Gard
Grâce à son ancrage en Saône-et-Loire, à Cluny, et dans le Gard, à Laudun-l’Ardoise, notre atelier intervient sur un territoire riche en architectures vernaculaires, façonnées par des pierres locales aux identités marquées.
Diversité des pierres dans le centre-est : entre calcaires dorés, granit et marnes :
Dans le Clunisois, le calcaire oolithique domine : blond, finement grainé, il confère aux façades une teinte chaleureuse. Dans le Jura, on retrouve des calcaires durs souvent veinés, utilisés en soubassements ou pour les encadrements, ainsi que des marnes plus tendres. Le Beaujolais, quant à lui, est marqué par la célèbre pierre dorée, un calcaire ferrugineux aux reflets chauds. Le Morvan, plus granitique, mêle granit, gneiss et parfois schiste, donnant aux bâtisses un caractère plus massif et rustique.
La richesse géologique du Sud : schistes cévenols, calcaires du Gard et pierres blondes de la Drôme
Dans les régions plus méridionales — Ardèche, Cévennes, Gard et Drôme — le bâti ancien reflète la diversité géologique des micro-régions. Le schiste cévenol, sombre et feuilleté, se superpose en lauzes pour les toitures et les façades, offrant un aspect minéral et brut.
Le Gard, quant à lui, se distingue par un calcaire blanc emblématique : la pierre de Vers-Pont-du-Gard, réputée pour sa clarté, sa finesse et sa facilité de taille, est utilisée depuis l’Antiquité. On y trouve également la pierre de Tavel, plus compacte, mais tout aussi lumineuse.
Dans la Drôme provençale, les bâtis traditionnels s’élèvent en calcaires tendres aux teintes blondes et dorées, comme ceux de Saint-Restitut ou de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Les pierres locales, telles celles de Valaurie, Grignan ou Clansayes, sont typiquement mises en œuvre dans l’architecture des villages perchés.
Enfin, dans les zones plus siliceuses, le grès, plus rugueux mais particulièrement résistant, constitue une alternative privilégiée pour les maçonneries exposées.
Comprendre l'écosystème du bâti en pierre
Chaque bâtiment ancien en pierre constitue un écosystème singulier dont nous sommes aussi un maillon. Nous analysons minutieusement chaque élément ainsi que les liens qui les unissent. Cette approche nous permet de restaurer ou de renforcer l’équilibre global d’un bâtiment de manière vertueuse.
Ouvertures
Point de fragilité structurel et thermique, la taille, le nombre, l'emplacement et l'orientation des ouvertures
Toiture et charpente
Protection contre les intempéries, avancée de toit, type et état de la charpente, exposition à la surchauffe estivale
Exposition
Exposition aux intempéries et au vent, friabilité et cohésion de l'appareillage en pierre, enduit, hygroscopie
Désordres
Lézardes et fissures, humidité, salpêtre, érosion par la pluie et soufflage de l'enduit, état du liant, tassement interne
Planchers
Plancher bas et intermédiaire d'origine ou rapporté, surcharge, ancrage, contreventement, conductivité thermique
Rapport au terrain
Paysage et topographie, cheminement de l'eau libre et électro osmose, nature des sols, sécheresse